Fonds en euros : Pourquoi ne faut-il pas forcément les fuir ?

Le net recul des rendements, associés aux mesures prévues par la loi Sapin 2, incitent les épargnants à s'interroger sur l'avenir des fonds en euros.

L'avenir des fonds en euros est-il vraiment menacé ? Comment adapter son contrat d’assurance-vie pour faire face au changement de leur environnement ?

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Vers une baisse régulière des rendements

Tous les spécialistes s'accordent à le dire, le rendement des fonds en euros va baisser inexorablement.

D'un rendement moyen de 2,9% en 2012, de 2,7% en 2013, on est passé à 2,5% en 2014, puis 2,3% l'an dernier et les prévisions pour 2016, laissent penser que le taux moyen constaté ne sera pas supérieur à 1,90 - 1,95% au maximum.

Si le déclin continue sur le même rythme, un rendement maximum de 1% est à prévoir à l'horizon de 3 ou 4 ans maximum (2020 ou 2021)...

Les facteurs de cette baisse

Les fonds en euros étant composés à au moins 80% d'obligations (et particulièrement d'obligations souveraines), sont touchés par l'effondrement des taux obligataires, souvent voisins de zéro, si ce n'est négatif... Aussi, une érosion annuelle des rendements qui en résulte et qui se cantonnait jusque-là à 0,2 ou 0,3 point.

Non seulement les assureurs doivent placer l'argent de la collecte dans de mauvaises conditions, mais les nouvelles normes de solvabilité qui leur sont imposées les poussent à une prudence accrue dans la gestion des fonds confiés.

De plus, les effets potentiellement négatifs des dispositions de la loi Sapin 2, entérinées par les députés le 8 novembre dernier, ne sont pas faits pour arranger les choses.

Outre le gel des contrats qui peut être décrété par le HCSF, cette loi prévoit que ce même haut conseil peut moduler les règles régissant la dotation des « provisions pour participation aux bénéfices » et attribuer une partie des réserves constituées aux contrats « Euro-croissance » (dont le rendement déçoit et qui ne décollent pas...).

Enfin, la loi attribue également à cet organisme la possibilité de plafonner le rendement des fonds en euros. Si c'était le cas cette année, on pourrait avoir un rendement moyen voisin de 1,5%...

Bref, rien de réjouissant. Et pourtant, des raisons d'être moins pessimiste existent.

Des raisons de se rassurer

Imaginons que le rendement moyen soit de 1,9% comme envisagé.

Ce qui donnerait, une fois les prélèvements sociaux déduits, un rendement net de frais de gestion et d'inflation (nulle en ce moment) de 1,6%.

C'est une performance bien meilleure que beaucoup de placements actuels (en tout cas bien meilleure que celles des livrets A et LDD à 0,75% et que le PEL à 1,5% bruts, soit 1,27% prélèvements sociaux déduits...).

Mieux, compte tenu de la faiblesse de l'inflation enregistrée en 2015 et depuis quelques années, la performance moyenne réelle des fonds en euros était en hausse :

Année

Rendement brut

Rendement net d'inflation

2011

3,00%

0,90%

2012

2,90%

0,90%

2013

2,80%

1,90%

2014

2,50%

2,00%

2015

2,30%

2,30%

Pour 2016, avec un rendement de 1,9% et une inflation nulle, on aurait encore un rendement net d'inflation de 1,90% (prélèvements sociaux non déduits).

Pour l'année 2016, on estime par ailleurs les réserves de rendement provisionnées dans le cadre de la participation aux bénéfices (PPB) à 2,8% (rappelons qu'elles appartiennent aux assurés et que l'assureur doit les utiliser en les restituant dans les 8 ans de leur constitution ; de quoi doper les rendements futurs (... si le HCSF ne s'en empare pas au profit des contrats « Euro-croissance »). Elles sont en hausse régulière.

Depuis quelques années, les assureurs ont mieux diversifié leurs investissements et on constate une meilleure répartition et la baisse de la part des obligations d'états au profit des obligations d'entreprises prospères (plus rentables et pas plus dangereuses que celles de certains états...). L'immobilier qui se porte plutôt bien vient également doper les rendements (dans les limites imposées par sa moindre liquidité).

Si l'évolution des marchés obligataires est déterminante pour les fonds en euros, on peut espérer une évolution médiane des taux obligataires, entre une stagnation au plancher, qui plomberait durablement les rendements des contrats et une remontée trop brutale qui risquerait de déstabiliser certains assureurs, obligeant ainsi le HCSF à geler les contrats des épargnants.

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Des qualités qui demeurent

Même si le rendement n'est plus ce qu'il était, nous avons vu qu'il résiste bien comparé à l'inflation et que l'assurance vie conserve à votre épargne tout son pouvoir d'achat.

L'effet « cliquet » qui sécurise les gains.

La liquidité des fonds en euros existe toujours. C'est l'une des forces qui en faisaient jusque-là l'attrait. Avec la loi Sapin 2, c'est désormais un point d'interrogation en cas de menaces pesant sur la stabilité du système financier. Le HCSF pourrait décider de « suspendre, retarder ou limiter, pour toute ou partie du portefeuille, le paiement des valeurs de rachat, la faculté d'arbitrage ou le versement d'avances sur contrat ».

Une fiscalité toujours aussi attrayante

Après 8 ans, les intérêts sont fiscalisés à 7,50%, après bénéfice de l'abattement de 4600 € par personne (9200 € pour un couple) qui permet de faire des retraits assez importants sans fiscalité aucune.

En cas de décès, l'abattement de 152500 € bénéficie à chaque bénéficiaire du contrat.

Et même les capitaux versés après l'âge de 70 ans, s'ils sont imposables au décès de l'assuré après un abattement de 30500 €, bénéficient d'une exonération totale sur les intérêts. Un avantage énorme au profit du bénéficiaire, dont le souscripteur peut, en s’y prenant de bonne heure et en prenant une part de risques, alléger la fiscalité de façon non négligeable.[/icon_list_item] [/icon_list]

La meilleure répartition des investissements des assureurs va dans le sens d’une sécurisation des fonds en euros (malgré l'endettement des états), qui garantit donc à l’épargnant une sécurité de ses dépôts.

Remarque :
À noter quand même que l'apparition des taux d'intérêt négatifs a amené certains assureurs à changer leur fusil d'épaule. Désormais GENERALI par exemple, ne garantit plus le capital « frais de gestion inclus », mais « hors frais de gestion ». Cette décision étant destinée à anticiper la baisse à venir des rendements qui va obliger les assureurs à baisser leurs frais de gestion.

Accepter une nécessaire prise de risques calculés

Si, comme nous l'avons vu plus haut, les rendements vont baisser, les chiffres cités représentent des taux moyens.

L'investisseur devra donc rechercher les contrats qui rapportent le plus. Et si les contrats qui offrent autour de 3% de rendement sont de plus en plus rares, il en existe encore.

À l'inverse, les épargnants devront éviter les contrats des banques (la plupart offrant des rendements faibles, souvent sous les 2% en 2015).

Pour doper les rendements et obtenir des performances plus intéressantes, il va donc falloir accepter une part de risque et donc accepter de voir une partie de votre épargne reposer sur des placements non garantis.

Booster vos rendements en diversifiant sur des multisupports

Augmenter le rendement de son assurance vie, c'est possible pour les épargnants ayant un peu de temps devant eux.

Sur 5 ans ou plus, le risque pris est très mesuré (le temps étant là pour permettre le rebond des marchés).

Mais attention à limiter la part de votre épargne investie sur des fonds diversifiés minutieusement sélectionnés, selon votre profil (un épargnant peu avisé devra se contenter de 2 ou 3 fonds au maximum et n'y risquer que 5 à 10/15% de son épargne). L’investissement progressif vous permettra de « lisser » le prix d'achat des fonds pour gommer les pics de variation du cours.

En optant pour des contrats simples, vous vous en simplifierez la gestion qui pourra encore être facilitée en utilisant les options d'arbitrage de vos contrats.

Ainsi, la sécurisation automatique des gains sur le fonds en euros vous permettra de prendre automatiquement vos plus-values : n'en fixez pas le seuil trop haut (mieux vaut prendre de petits bénéfices régulièrement). La limitation des pertes relatives sécurise votre investissement si un niveau de pertes prédéfini est atteint par rapport au plus haut atteint par le support.

Bien entendu, privilégiez les contrats sans frais d'entrée et aux frais de gestion limités.

Un panachage du fonds en euros avec une part limitée investie sur une ou deux SICAV performantes (Cieleden vous permettra d'en faire une sélection de façon rigoureuse en facilitant les comparaisons) et pourquoi pas, un peu de « pierre papier » avec une ou deux SCPI qui performent actuellement avec des rendements de 4 à 5%...

Et si, malgré ces opportunités qui devraient permettre de conserver à votre contrat un rendement correct pour l'avenir sans prendre de gros risques, vous décidiez de retirer l'argent investi sur votre contrat d'assurance vie, si votre contrat a plus de 8 ans, procédez à un rachat partiel en laissant un minimum sur le contrat, de façon à en conserver l'antériorité fiscale.

On ne sait jamais, peut-être serez-vous tout heureux de pouvoir y réinvestir dans quelque temps... !

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