Quelles sont les formalités et démarches à accomplir après un décès ?

Le décès déclenche l’ouverture de la succession du défunt. Ses droits sont alors immédiatement transmis à ses successeurs. Cette transmission, notamment en matière immobilière, doit faire l’objet d’une information (publicité) à l’égard des tiers dont se charge en principe le notaire. Ces règles sont d’ordre impératif et vont donc concerner toutes les natures de successions qu’il y ait eu ou non manifestation de volonté de la part du défunt. Mais juste après le décès, un certain nombre de formalités doivent être accomplies. Quelles sont-elles ?

illustration demarches deces

Les premières formalités : certificat de décès et acte de décès

Ce sont-là les deux formalités de base qui vont permettre aux ayants droit du défunt (enfants, conjoint, etc.) de procéder aux démarches ultérieures (notaire, banque, organismes sociaux, etc.).

Le certificat de décès

Ce document est dressé par le médecin qui constate le décès. Ce certificat va permettre de demander l'acte de décès ainsi que le permis d'inhumer. Il mentionne le nom du défunt ainsi que la cause du décès.

L'acte de décès

Cet acte établit la mort civile du défunt. C'est lui qui fixe la date d'ouverture de la succession. Il mentionne le nom du défunt, celui de ses père et mère, celui de son conjoint s'il y a lieu ainsi que le nom de celui qui a déclaré le décès.

Cet acte est dressé par la mairie du lieu où la personne est décédée. Pour en obtenir l'établissement il faut se munir du certificat de décès ainsi que du livret de famille du défunt (à défaut il convient de fournir une pièce d'identité du défunt ainsi que celle de son conjoint).

La délivrance de cet acte est gratuite. La famille ou tout autre déclarant aura intérêt à demander plusieurs copies de l'acte de décès ainsi que des fiches d'état civil du défunt ; ils en auront besoin pour les formalités postérieures qui sont plus ou moins nombreuses selon la situation familiale et patrimoniale du défunt.

Ce document sera nécessaire notamment pour l'établissement de l'acte de notoriété par le notaire. Le but de cet acte d'hérédité est de certifier la qualité du ou des héritiers du défunt ; rappelons en effet que tout héritier pour faire valoir ses droits doit apporter non seulement la preuve du décès au moyen de l' acte de décès mais aussi la preuve de sa qualité d'héritier au moyen d'un acte de notoriété dont le coût est de 150 € environ.

L’acte de décès servira aussi pour la déclaration du décès aux divers organismes sociaux tels que :

  • la Sécurité sociale ;
  • les caisses de retraite complémentaire ;
  • les mutuelles ;
  • les compagnies d'assurance, etc.

Ajoutons que l'officier à l'état civil chargé d'établir l'acte de décès devra aussi adresser une fiche de décès aux services fiscaux comme l'y oblige la loi. Cette fiche indiquera notamment l'état civil du de cujus, les noms et domiciles des héritiers présomptifs. Elle devra aussi fournir autant que possible des renseignements sur l'actif présumé du défunt.

Les documents à réunir

Pour éviter de longues recherches et gagner un temps considérable lors de toutes les démarches et procédures qui accompagnent le règlement d'une succession, les héritiers auront intérêt à réunir et classer l'ensemble des documents du de cujus.  Les documents pourront être classés en cinq catégories ou dossiers, à savoir :

  • Dossier état civil : Ce dossier contiendra par exemple l'acte et le certificat de décès, les fiches d'état civil du défunt, son extrait d'acte de naissance, le livret de famille, éventuellement le contrat de mariage, etc.
  • Dossier propriété : Ce dossier pourra contenir les titres de propriété immobilière, les titres de propriété d'objets de valeur, les prêts consentis par le défunt, le bilan des entreprises possédées, les actes de disposition du vivant (donations) ou pour cause de mort (testament), etc.
  • Dossier banque : Ce dossier réunira tous les documents de nature bancaire tels que les relevés de compte, les plans, les livrets, le ou les portefeuille(s) de titres, les crédits en cours, etc.
  • Dossier revenus : Ici seront rassemblés les documents relatifs aux loyers perçus, aux fiches de salaire, les titres de pensions, etc.
  • Dossier charges : Dans ce dossier pourront être réunis les justificatifs de paiement de loyers, l'impôt sur le revenu, l'ISF, les impôts locaux, les assurances de biens, etc.

Récapitulatifs des démarches à effectuer

Formalités & Démarches Explications
Déclaration de décèsIl faut déclarer le décès auprès de l'officier d'Etat civil. La Mairie peut alors fournir un extrait d'acte de décès (gratuit).
En cas d'assurance décès ou obsèques contractéeSi le défunt avait souscrit une assurance-décès ou une assurance obsèques, sur un prêt par exemple, il faut avertir l'établissement financier et l'assureur en fournissant un certificat médical demandé à son médecin traitant.
Si le décès est accidentel, le rapport de gendarmerie pourra être présenté.
En cas d'assurance vie ou décès souscrite par le défuntSi le défunt avait contracté une assurance-vie ou décès, l'assureur doit être prévenu. Il faudra lui transmettre outre un certificat médical précisant la cause du décès, une fiche individuelle d'Etat civil du bénéficiaire (de moins de trois mois, disponible gracieusement en Mairie) portant sa signature et les mentions «non décédé» (non séparé de corps).


Plus un certificat fiscal (à réclamer au centre des impôts du domicile du défunt) pour les contrats souscrits après le 21 novembre 1991, si l'assuré avait plus de soixante-dix ans à la souscription.
Vérifier certaines dispositions Il convient de vérifier auprès du notaire du défunt s'il existe des dispositions particulières prises en faveur d'un héritier (testament, donation).
Selectionner un notaire Il faut ensuite choisir un notaire qui se chargera de la succession (ce choix est totalement libre).
Titres de propriétéIl faut réunir tous les titres de propriété.
Inventaire du patrimoineIl faut dresser l'inventaire du patrimoine en se renseignant auprès du notaire du défunt, de ses banques, de ses héritiers et proches susceptibles de détenir des informations.
Certificat de propriété et acte notariéEn l'absence de contrat de mariage, de donation, de testament ou de bien immobilier, il faut se procurer un certificat de propriété auprès du Tribunal d'Instance du domicile du défunt (se munir du livret de famille ou d'une pièce d'état civil et se présenter avec deux témoins) si l'avoir bancaire est supérieur à 35.000 francs au jour du décès (tous comptes confondus) ; s'il existe des titres ou des coffres.


En présence d'un contrat de mariage, d'un testament d'une donation ou de biens immobiliers, il est nécessaire de se procurer un acte notarié auprès du notaire du défunt
Cas de donationsEn cas de donation entre époux, il convient de réfléchir à l'option la plus intéressante, puis de fournir : l'acte d'option rédigé par le notaire chargé de la succession ou le consentement à l'exécution de la donation ; ou la délivrance de legs si les héritiers réservataires n'interviennent pas directement au règlement de la succession ne bénéficiant pas de la saisine.


La «délivrance des legs» constitue une formalité à laquelle sont astreints tous les légataires à moins d'être héritier «ab intestat ou légataire universel. Celle-ci est demandée aux héritiers ou au légataire universel (dans un délai maximum de trente ans, faute de quoi elle serait prescrite).


En cas de refus de délivrance amiable, le légataire peut saisir le Tribunal afin d'obtenir une délivrance judiciaire.
Déclarer ses revenus et remettre à l'administration fiscale
  • Le règlement des droits de succession dans les délais impartis (six mois à compter de l'ouverture de la succession si le décès a lieu en France), sous peine de payer des intérêts de retard (0 75 % par mois de retard).


  • L'acte de déclaration de succession (imprimés fiscaux, modèles 2705 et 2706) souscrite par les héritiers, légataires ou donataires. Ceux-ci peuvent mandater un tiers, généralement le notaire, pour la déposer.
  • 6 commentaires à Quelles sont les formalités et démarches à accomplir après un décès ?

    • Bonjour,
      Mon mari et moi possèderons un compte joint et je possède également un compte personnel et des livrets d’épargne à mon
      Nom . Est-ce que en cas de décés de mon mari ces comptes
      Seront bloqués ?
      Merci .

      • Bonjour,
        Non, le décès de l’un des conjoints n’entraîne pas le blocage du compte-joint ouvert aux noms des deux époux, qui continue à fonctionner normalement.
        Par contre, tous les comptes et livrets ouverts au seul nom du défunt sont bloqués immédiatement au jour du décès. Seuls seront donc honorés les paiement effectués antérieurement au décès.
        Bien évidemment, les comptes et livrets ouverts au seul nom du conjoint survivant, poursuivront normalement leurs effets puisqu’ils ne sont pas concernés par la succession qui va s’ouvrir.
        Cdt

    • Moi, je suis veuf. Mes deux enfants ne me parlent pas ; juste mon petit fils qui est majeur, j’ai une assurance vie et j’ai réservé cet argent pour lui. Que faut-il faire de mon temps vivant pour que lui a mon décès n’ai pas de problème ?

      • Bonjour,

        A priori, si la clause bénéficiaire a été rédigée clairement et sans ambiguïté, votre petit-fils devrait recueillir le capital sans difficulté et hors succession (jusqu’à 152500 € – sauf bien entendu, si le montant des primes versées était manifestement exagérées et faisait l’objet d’une contestation par vos héritiers légaux -vos enfants-).

        Mais si vous souhaitez avantager votre petit-fils, sachez qu’il est possible de leur faire dans le cadre de la quotité disponible (votre notaire pourra vous expliquer comment procéder). Enfin, votre petit-fils étant majeur, vous pouvez lui faire un « don familial » qui lui permettra de recevoir une somme (en espèces, chèque ou virement) en franchise de taxes dans la limite de 31865 €, et sous réserve que vous n’ayez pas atteint l’âge de 80 ans.

        Cdt.

    • Bonjour
      Mon ex mari est décédé au mois de mars.
      Seul emprunteur de son prêt immobilier l’assurance du prêt a demandé à faire remplir un certificat médical par son médecin traitant qui a refusé,quel autre biais puis je utiliser ?Je n’ai aucun parti pris dans cette succession,j’aide mon fils de 22 ans à accomplir les formalités.

    • Bonjour,
      ma mère est décédée au mois de juin 2022.
      Ma maman a eu au premier lit 3 filles illégitime puis au deuxième lit vient les enfants légitime, moi 18 ans et enfin ma petite sœur de 15 ans.

      Voilà j’aimerai savoir comment dois je procédé pour l’acte de notoriété ?

      Est ce qu’il y aurai une différence ou avantage entre enfant légitime et illégitime ?

      aussi, est ce que si l’une de mes grandes demi-sœur se charge de faire de son côté les démarches, j’aurai avec ma petite sœur aucun besoin d’en faire aussi ?

      En bref est ce qu’une seule fille légitime ou pas peut établir l’acte de notoriété ? et est ce que si c’est le cas l’acte de notoriété est valable pour toutes les filles ?

      Est ce qu’UN SEUL acte de notoriété est valable pour toutes les filles?
      Si dans le cas ou celle qui à établi l’acte de notoriété aurait-elle le droit de tout décider du bien de notre mère ?

      Où faudrait-il qu’on fasse chacune son acte de notoriété pour chacune d’entre nous ?

      Qu’est ce qu’il se passe si j’établis l’acte de notoriété en retard c’est à dire après les 6 mois ?

      Étant dans l’inconnu, car je n’ai que tout juste 18 ans, je n’aimerai pas qu’on m’enlève à moi et ma petite sœur nos droits à l’héritage par nos grandes demi sœurs.
      Merci d’y prendre le temps.

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. - * Champs obligatoires

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.