Swiss Life France : bien armée pour faire face à un marché en déclin

Pour les compagnies d’assurance-vie, les belles années semblent désormais révolues et l’époque est à l’incertitude. Cependant, certaines sociétés semblent mieux tirer leur épingle du jeu que la plupart de leurs concurrents. Ce semble être le cas de Swiss Life dont les résultats du 1er semestre 2016, dévoilés fin août, sont encourageants dans un contexte des plus morose.

Un développement toujours rentable

Si son président reconnaît un chiffre d'affaires en baisse de 2 % à 1,1 Md € par rapport au 1er semestre 2015, c'est mieux que la plupart de ses concurrents.

En effet sur un marché global malgré tout en hausse de 4 %, mais principalement portés par les bancassureurs qui dégagent en moyenne 8 % de hausse, Swiss Life France, avec ses -2 %, a fait mieux que la moyenne des assureurs classiques qui perdent 4 %.

L'activité commerciale sur ce premier semestre ayant été principalement boostée par les primes périodiques (de type contrat Madelin, article 83, etc.) dont la production a augmenté de 3 %.

« Nous avons maintenu un développement rentable malgré l'adaptation aux taux très bas et à une concurrence toujours très forte », indique Charles Relecom, président de la filiale française de l'assureur suisse.

Une collecte nette toujours positive

Ce premier semestre s'est achevé sur une collecte nette positive de 449M€. Ceci pour la 6ème année consécutive.

Un fort développement du C.A. en unités de compte

Est-ce dû à sa réputation d'assureur spécialisé en gestion privée ? Toujours est-il que Swiss Life France a développé 38 % de son C.A du premier semestre en unités de compte, alors que la moyenne de l'ensemble du marché est à 19 %, soit deux fois moins.

Des performances satisfaisantes dans un contexte incertain

Cette performance est à noter, même si la direction du groupe reconnaît que la collecte en unité de compte s'avère plus difficile qu'en 2015 en raison de l'instabilité croissante des marchés.

Mais cette même direction constate avec satisfaction que malgré des marchés chaotiques et le brexit, les conséquences sur le C.A. n'ont pas été aussi catastrophiques que l'on pouvait le craindre.

Une clientèle «gestion privée» en hausse constante

Malgré un ticket d'entrée élevé (puisqu'à partir de 250 000 €), le nombre de clients a augmenté de 3 % sur le premier semestre.

Une interrogation quant à l'avenir proche

Alors que Swiss Life France a été l'un des premiers assureurs à baisser la rémunération de ses fonds en euros en 2015, pour aller dans le sens des préconisations de l'autorité de tutelle et pour tenir compte de la baisse des taux obligataires, sa direction s'interroge néanmoins sur les taux de rendement qui seront servis en 2016 :

« Est-ce que le marché va vraiment se discipliner et s'adapter aux taux bas ?», se demande son président.

C'est une question fondamentale en effet, et qui prend toute sa valeur à une période où des menaces planent sur l'avenir même des fonds en euros…et par là même, sur le devenir des assureurs qui se livreraient à une course au rendement qu'ils n'auraient pas les moyens de tenir...