Assurance vie : contrat en euros ou multisupport ?

Sécurité ou risque ? C’est tout le choix qui revient au souscripteur entre un contrat d’assurance vie en euros et le contrat en unités de compte, dit « multisupport ». Avec le premier, on joue la sécurité et la croissance régulière du capital investi. Le second, lui, est davantage destiné aux épargnants prêts à prendre des risques sur leur épargne, avec l’espoir d’une meilleure rentabilité à la clé. Mais il contient très souvent aussi un compartiment sécurisé, le support en euros.

transformation contrat euros multisupport
Troquer le faible rendement des fonds euros pour le dynamisme des fonds en actions multisupports.

Les épargnants l'ont bien compris puisque, bon an mal an, ils jouent la sécurité en plaçant 80 à 90 % de leur épargne assurance vie sur des contrats ou des supports en euros.

Les contrats en euros

L'épargne du souscripteur rejoint soit l'actif général de la compagnie d'assurances vie, soit un actif cantonné, c'est-à-dire strictement réservé à ce contrat et non mélangé aux autres produits de la compagnie d'assurances. La valeur du contrat est exprimée en euros. Ce type de contrat est majoritairement investi en emprunts d'État et en obligations privées.

Son atout principal est d'offrir une double sécurité : le capital investi net de frais d'entrée est garanti par l'assureur et les intérêts servis chaque année sont ajoutés au contrat et définitivement acquis à l'épargnant ; c'est ce qu'on appelle l'effet cliquet.

Le rendement servi en fin d'année est diminué des prélèvements sociaux (taux de 17,2 % en 2021). Certains contrats offrent en outre un taux minimal garanti chaque année, plafonné par la loi pour éviter les surenchères entre assureurs.

Son inconvénient majeur est d'être monosupport (un support en euros), rendant impossible une orientation de l'épargne vers d'autres supports financiers. Finalement, opter pour un contrat en euros, c'est rechercher un placement garanti aux performances nettes de frais de gestion s'étalant de 0 à 4 % en 2021, selon les contrats.

Les performances passées augurent en général des performances futures. Le poids des placements obligataires se traduit en effet par une inertie des rendements, du moins à court terme. Un contrat peu performant n'a donc pas de raison de devenir soudain meilleur.

Les contrats multisupport

Un multisupport est un contrat en unités de compte, celles-ci étant exprimées en :

  • Sicav (sociétés d'investissement à capital variable),
  • FCP (fonds commun de placement),
  • SCI (société civile immobilière),
  • SCPI (société civile de placement immobilier)
  • OPCI (organisme de placement collectif immobilier).

On le dit « multi » car il comprend plusieurs unités de compte appelées par simplification des « supports ». Le souscripteur choisit un ou plusieurs supports sur lesquels son versement est placé. Le montant est alors transformé en un certain nombre d'unités de compte.

Dans ce type de contrat, la garantie en capital n'existe pas puisque la valeur en euros des supports varie au gré des marchés financiers. A la hausse quand les marchés montent et vice versa. C'est pourquoi on dit du multisupport qu'il est une enveloppe à capital variable.

On peut donc y voir son capital diminuer. Mais ce type de contrat comprend aussi, dans la majorité des produits, un support (fonds) en euros, une poche sécuritaire où l'épargne peut croître dans des conditions garanties, à l'instar du contrat en euros.

Pour vous aider à y voir plus clair, vous pouvez vous orienter vers des sites internet comme Lesfinances.fr qui proposent un comparatif d'assurances vie multisupport .

La performance d'un multisupport est différente selon les supports financiers choisis

Pour guider les épargnants, les assureurs ont mis au point des profils de gestion, que l'on retrouve généralement sous la dénomination « prudent », « équilibré » et « dynamique ». Ils se déclinent selon l'attirance ou l'aversion au risque de chacun, par une part d'investissement croissante en actions.

Ainsi, les différents profils se déclinent comme suit :

  • le profil « équilibré » est-il fortement investi sur le marché obligataire.
  • Le profil « dynamique » balance à 50-50 entre la sécurité (relative) des obligations et le risque des actions.
  • Le profil « offensif » comporte, quant à lui, une part en actions pouvant aller jusqu'à 80 ou 90 %. On trouve même de nouveaux profils encore plus offensifs sous la dénomination « audace ».

Reste la solution de gérer soi-même. Le souscripteur choisit lui- même ses unités de compte. Ce type de gestion, dite libre, suppose que le souscripteur soit capable de réagir à bon escient face aux évolutions des marchés financiers.