La résistance hors normes des SCPI de bureaux

La promotion du travail à distance n’aura pas d’impact significatif sur la demande de locaux professionnels. Il amènera plutôt des changements. En effet, les bureaux mal situés ou ne répondant plus aux attentes de leurs occupants ne tarderont pas à être remplacés par d’autres actifs. Nos explications.

employés travaillant sur les ordinateurs de bureau moderne
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L'impact du télétravail

Depuis 2020, les Français ont dû faire plus de place au télétravail. Avant la pandémie de Covid, il ne concernait que 3 % des salariés. Alors qu'en avril 2021, 37 % l'utilisaient déjà plusieurs jours par semaine.

Et une telle situation peut s'installer dans la durée. Ce qui, a priori, n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les personnes ayant investi dans une Société civile de placement immobilier (SCPI) dont le patrimoine immobilier comporte des bureaux.

Placement de long terme, l'investissement en SCPI peut en effet présenter des risques. Il peut être difficile de revendre certaines parts de ce portefeuille immobilier, s'il est constitué de bureaux ayant perdu de leur attractivité.

Par ailleurs, si la conjoncture économique est mauvaise, ou si les conditions de location des biens immobiliers sont modifiées, l'investisseur n'a pas toujours l'assurance de récupérer son capital.

Des investisseurs toujours intéressés

Les SCPI spécialisées dans l'immobilier d'entreprise investissent d'abord dans les bureaux. En 2020, ils ont représenté 65 % de leurs investissements, soit 5,5milliards d'euros.

Or, du fait du travail à distance, ces locaux ne sont plus forcément adaptés à leur usage. Les entreprises, qui investissent dans ces SCPI, souhaiteront peut-être les remplacer par des bureaux moins grands ou plus modestes. Ce qui leur permettrait de réduire leurs dépenses de loyer.

Dans ce cas, les SCPI spécialisées dans l'immobilier professionnel récolteraient moins d'argent de la part des entreprises qui, jusque là, se révélaient d'excellentes clientes.

C'est bien ce qui s'est passé dans un premier temps. Ainsi, une SCPI comme Aestiam, un acteur important du secteur immobilier, a reçu, en 2020, deux à trois fois moins d'argent, de la part des entreprises, qu'en 2019. Mais la situation s'est redressée dès l'automne 2020.

Même constat pour d'autres SCPI, avec un début d'année prometteur, suivi d'un net reflux, puis d'un sursaut en fin d'année. Et, de fait, ces SCPI tirent leur épingle du jeu : au point que 2020 est la troisième année en terme de collecte nette.

Des SCPI qui prennent les devants

Les bureaux ont bien résisté aux conséquences de la crise sanitaire. Dans l'ensemble, en effet, les loyers sont bien rentrés. Certaines SCPI spécialisées dans l'immobilier d'entreprise affichent même, à cet égard, d'excellents résultats.

Ainsi, Aestiam Placement Pierre a engrangé la quasi totalité de ses loyers, 97 % pour être précis. Et, au 31 décembre 2020, la capitalisation de ces sociétés avait augmenté de près de 10 %.

Ces beaux résultats sont dus à une stratégie d'investissement pertinente. En effet, les gestionnaires de ces SCPI ont pensé que le meilleur moyen de conjurer les effets de la crise était d'investir dans des immeubles récents et situés dans de grandes agglomérations.

Ils choisissent également des secteurs, comme les centres villes, où l'offre ne dépasse pas trop la demande. Dans le cas contraire, en effet, de nombreux locaux restent inoccupés, comme dans le cas du quartier de la Défense, où le taux de vacance dépasse 10 %.

Des locaux réaménagés

Début avril 2021, les salariés consacraient au télétravail 3,6 jours par semaine. Cependant, le travail sur place, qui crée du lien et stimule l'esprit de création des équipes, n'est pas abandonné, tant s'en faut.

Cette nouvelle manière de travailler entraîne des changements dans la conception des bureaux. Les gestionnaires doivent les voir, désormais, comme des locaux polyvalents qui intègrent, à côté des lieux de travail proprement dits, des espaces de détente et de convivialité.

Sensibles aux enjeux écologiques, ils privilégient également les biens conçus pour consommer le moins d'énergie possible. Des investisseurs intéressés par ce nouveau modèle trouveront d'ailleurs une sélection de SCPI sur le site scpi-8.com.

Les SCPI de bureaux ont donc montré qu'elles pouvaient s'adapter à une conjoncture difficile. En effet, le développement du travail à distance, loin de provoquer une crise dans ce secteur, a favorisé des changements propres à maintenir la demande de bureaux réaménagés.