Comprendre et choisir une assurance emprunteur pour votre crédit immobilier

Souscrire à assurance emprunteur une reste aujourd’hui une étape incontournable pour la plupart des crédits immobiliers. Bien qu’elle ne soit pas légalement obligatoire, rares sont les banques qui accordent un prêt sans cette garantie, laquelle protège aussi bien l’emprunteur et ses proches que l’établissement prêteur. Les réglementations récentes et les alternatives sur le marché offrent toutefois davantage de liberté et de possibilités d’économies. Voici un tour d’horizon complet et actualisé pour comprendre le fonctionnement de cette assurance et déterminer comment bien la choisir.

illustration assurance emprunteur

1. L’importance stratégique de l’assurance emprunteur

Une sécurité essentielle pour toutes les parties

L’assurance emprunteur intervient si l’emprunteur ne peut plus honorer ses mensualités pour des raisons majeures telles que le décès, l’invalidité permanente ou l’incapacité de travail. Dans de tels cas, l’assureur prend le relais du remboursement, partiellement ou totalement, protégeant ainsi le patrimoine de l’emprunteur et de ses héritiers tout en sécurisant les intérêts de la banque.

En pratique, même si la loi n’impose pas l’assurance, les banques l’exigent presque systématiquement comme condition d’octroi du prêt. Dans un marché parfois jugé « verrouillé » (où environ 9 contrats sur 10 sont encore souscrits auprès de l’assureur de la banque), il est néanmoins possible, grâce aux lois récentes (Hamon, amendements ultérieurs, etc.), de substituer l’assurance groupe de la banque par un contrat « délégué » (individuel) plus avantageux.

Les rouages fondamentaux de l’assurance emprunteur

Le coût de l’assurance dépend de plusieurs paramètres : montant emprunté, âge, état de santé, métier, quotité choisie et garanties souscrites (décès, invalidité totale, perte d’emploi, etc.). En moyenne, il représente entre 0,15 % et 0,65 % du capital emprunté, mais peut varier sensiblement selon la nature des garanties et le profil de l’emprunteur.

Différentes évolutions réglementaires permettent aujourd’hui de résilier ou de changer d’assurance emprunteur plus facilement. Par exemple, la loi Hamon autorise à substituer son contrat la première année, et la résiliation à échéance annuelle est désormais possible grâce à la loi Lemoine (février 2022), sous réserve que les nouvelles garanties soient équivalentes à celles exigées par le prêteur.

Bon à savoir :
Pour évaluer concrètement les différentes offres, certains emprunteurs consultent notamment directement ce qu'en pensent les assurés en consultant par exemple les avis sur l'assurance emprunteur d’April ou d'autres assureurs, qui détaillent des retours d’expérience variés et permettent d’affiner leur choix final.

2. Déchiffrer les garanties incontournables et optionnelles

Les protections minimales exigées par les banques

Lorsque vous sollicitez un crédit immobilier, la banque réclame au minimum des garanties sur les risques décès et invalidité (souvent appelées Décès-Invalidité ou DC-PTIA). Ces garanties garantissent que le capital restant dû sera pris en charge par l’assurance en cas de sinistre majeur.

Pour un aperçu rapide, voici les garanties de base :

  • DC (Décès) : le remboursement du capital restant dû est assuré en cas de décès de l’emprunteur.
  • PTIA (Perte Totale et Irréversible d’Autonomie) : l’assurance couvre le remboursement du prêt si l’emprunteur ne peut plus du tout exercer d’activité rémunératrice et nécessite l’assistance d’une tierce personne pour accomplir les actes de la vie courante.
  • IPT (Invalidité Permanente Totale) : déclenchée si l’emprunteur présente un taux d’invalidité supérieur ou égal à un certain seuil (généralement 66 %).

Maximisez votre protection avec des garanties facultatives

Certains contrats proposent des protections supplémentaires comme l’ITT (Incapacité Temporaire de Travail), l’IPP (Invalidité Permanente Partielle) et la garantie « perte d’emploi ». Si ces couvertures facultatives augmentent la prime, elles peuvent se révéler précieuses dans des cas de carrière instable ou pour faire face à des risques aggravés (maladie, profession à risques, sports extrêmes, etc.).

N’oubliez pas non plus le principe de quotité, c’est-à-dire la part de capital assurée pour chaque co-emprunteur. Une quotité 100 % sur chaque emprunteur offre une protection optimale, mais peut engendrer un coût plus élevé. Une répartition adaptée (par exemple 60/40) peut réduire la prime tout en maintenant une bonne sécurité.

Focus sur le questionnaire de santé et la Convention AERAS

Selon votre état de santé ou votre historique médical, l’assureur peut exiger un questionnaire détaillé ou des examens complémentaires. Il est impératif d’y répondre sincèrement ; toute fausse déclaration peut entraîner la nullité du contrat et la déchéance de la garantie.

  • Droit à l’oubli et suppression du questionnaire de santé : pour certaines pathologies (comme un ancien cancer) ou en dessous d’un certain montant emprunté, vous pouvez bénéficier du droit à l’oubli. Les informations relatives à ces antécédents n’ont pas à être déclarées passé un certain délai.
  • AERAS (« S’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé ») : cette convention facilite l’accès à l’assurance emprunteur pour les personnes ayant ou ayant eu un grave problème de santé. Vous pouvez contacter des associations signataires de la convention ou les référents AERAS au sein des établissements pour être accompagné(e) dans votre démarche.

3. Stratégies pour optimiser vos coûts et protections

Comparez pour économiser : déjouez les pièges tarifaires

Pour limiter la charge globale, il est fortement conseillé de comparer plusieurs offres d’assurance. Outre les courtiers et comparateurs en ligne, vous pouvez vous adresser directement à des assureurs. Les contrats individuels (en « délégation d’assurance ») sont souvent mieux ajustés à votre profil que les contrats groupes standardisés de la banque.

Grâce aux lois récentes (Hamon, Lemoine, etc.), vous êtes libre de résilier ou de substituer votre contrat d’assurance à n’importe quel moment pendant la première année, puis à chaque date d’échéance annuelle. La banque ne peut refuser cette délégation si les garanties sont équivalentes à celles proposées par son propre contrat, et elle ne peut pas appliquer de frais supplémentaires pour ce motif.

Quotité adaptée et amortissement financier optimisé

Le terme « quotité » désigne la répartition de la couverture entre co-emprunteurs. Vous pouvez choisir 100 % pour chacun (double couverture), ou panacher autrement (50/50, 70/30, etc.). Cette répartition influe directement sur la prime globale. Idéalement, adaptez la quotité à la part de revenu de chacun pour éviter de payer un surcoût inutile.

Prendre en compte les surprimes et le dispositif d’écrêtement

En cas de risque aggravé de santé, l’assureur peut appliquer une surprime. Dans certaines conditions de revenus (liées notamment au plafond de la Sécurité Sociale), vous pouvez bénéficier d’un dispositif d’écrêtement qui limite la part de votre surprime. Renseignez-vous auprès des référents AERAS ou des associations compétentes pour savoir si vous y êtes éligible.

Obtenir des conseils et un accompagnement dédié

Associations signataires de la Convention AERAS : elles peuvent vous informer, conseiller et vous aider à constituer votre dossier d’assurance et de prêt, surtout si votre état de santé complique la souscription. - Les ADIL (Agences départementales d’information sur le logement) : elles fournissent des conseils juridiques, financiers et fiscaux liés à l’accession au logement. - Courtiers en assurance : spécialistes de la délégation d’assurance, ils proposent souvent des offres personnalisées et négociées, potentiellement moins chères que celles de la banque.

4. Cas particuliers selon les types de biens

Investissements locatifs : minimiser les risques sans minimiser les profits

Pour un projet locatif, les loyers perçus servent souvent à rembourser une partie du crédit, ce qui réduit votre effort d’épargne. Toutefois, envisagez sérieusement des garanties contre l’incapacité temporaire ou permanente si vos revenus professionnels sont essentiels au maintien de l’investissement. Protéger aussi bien le revenu locatif que votre capacité de remboursement évite de pénaliser la rentabilité globale du bien.

Résidences principales et secondaires : différenciez pour mieux couvrir

La résidence principale doit être préservée en priorité, car en cas de coup dur, la perte du toit familial aurait des conséquences graves. Pour une résidence secondaire, la revente est souvent plus facile si la situation financière se dégrade. Néanmoins, prendre une assurance adaptée évite de sacrifier un patrimoine parfois rentable (location saisonnière) ou cher au cœur.

Questions fréquentes sur l’assurance emprunteur

Quelle différence entre assurance de groupe et assurance individuelle ?

Une assurance de groupe est proposée par la banque prêteuse, souvent à des tarifs moyens mutualisés et avec des garanties standardisées. L’assurance individuelle (délégation d’assurance) est souscrite auprès d’un assureur externe. Elle peut se révéler plus personnalisée, souvent plus compétitive sur le long terme, surtout si vous présentez un bon profil (âge, situation médicale, métier).

Comment fonctionne le droit de substitution d’assurance emprunteur ?

Les lois Hamon et Lemoine autorisent à changer d’assurance pendant la première année, puis chaque année à la date d’échéance. Il suffit de présenter un nouveau contrat dont les garanties sont équivalentes. La banque n’a pas le droit de refuser la substitution ou de facturer des frais spécifiques.

Qu’est-ce qu’une clause de quotité ?

La quotité désigne la part de capital couverte pour chaque co-emprunteur (par exemple 50/50, 100/0, etc.). Si un sinistre survient, l’assureur prend en charge la fraction de la mensualité correspondant à la quotité assurée. Le choix de la quotité doit être cohérent avec la répartition des revenus de chaque emprunteur et le niveau de protection souhaité.

Que faire si mon état de santé complique la souscription ?

En cas de risque aggravé de santé, vous pouvez bénéficier de la Convention AERAS. Elle prévoit notamment :

  • La possibilité de ne plus déclarer certaines pathologies après un délai (droit à l’oubli).
  • L’intervention de « référents AERAS » et d’associations spécialisées pour vous aider.
  • Un dispositif d’écrêtement qui limite le coût des surprimes pour les revenus modestes.

Répondez toujours avec sincérité au questionnaire de santé ; une fausse déclaration peut annuler la garantie.

Comment comparer efficacement les offres ?

Utilisez la fiche standardisée d’information (FSI) que le prêteur doit vous remettre. Celle-ci synthétise les principales garanties, exclusions et montants de primes. Cela vous permet de juxtaposer plusieurs propositions d’assurance sur des critères objectifs (taux, garanties, exclusions, carences…).

En résumé, l’assurance emprunteur est un élément-clé de tout projet immobilier. Elle protège l’emprunteur contre les aléas de la vie et garantit la banque d’un remboursement en toutes circonstances. Connaître ses droits (délégation d’assurance, possibilité de changer de contrat, droit à l’oubli, AERAS, etc.) et prendre le temps de comparer les offres peuvent vous faire économiser des sommes importantes et vous assurer une protection réellement adaptée à votre situation.