Vous avez un nouveau projet immobilier, mais vous arrivez à l’âge de la retraite. Dès lors, vous vous demandez peut-être s’il est possible et opportun de contracter un emprunt après 60 ans. Un senior peut tout à fait solliciter un crédit immobilier, mais doit observer certains points de vigilance.
Comment obtenir un prêt immobilier après 60 ans ?
Est-il possible de solliciter un prêt immobilier après 60 ans ?
Il est tout à fait possible de demander un crédit immobilier après 60 ans. En effet, il n'existe pas d'âge limite pour effectuer une telle démarche.
C'est du moins la théorie. Dans la pratique, chaque banque fixe ses propres règles en matière d'âge de souscription. Ce qu'elle veut éviter avant tout, ce sont les risques de non remboursement de l'emprunt.
Donc, tout dépend de votre âge, au moment de la souscription, et de la durée du prêt. Ainsi, il y a fort à parier que peu de banques seront disposées à accorder à une personne de 65 ans un prêt sur 25 ans.
Même si la plupart des banques comptent sur un remboursement avant que l'emprunteur n'ait atteint ses 75 ans, certains établissements étendent cette limite jusqu'à un âge plus avancé.
Si vous voulez savoir quelle banque prête aux seniors, le mieux est de contacter plusieurs établissements ou de vous renseigner auprès d'un courtier, qui saura vous apporter toutes les informations nécessaires.
Les caractères propres d'un emprunt senior
Vous pouvez donc contracter un prêt immobilier même si vous êtes âgé de plus de 60 ans, mais vous devez alors vous attendre :
- À devoir fournir un apport personnel plus important. Celui-ci est souvent de 10 % du montant du prêt, mais il sera sans doute plus élevé pour un senior. Ce qui permettra au banquier de réduire le montant et la durée du prêt. L'effort demandé à l'emprunteur est donc plus notable.
- À obtenir un montant plus faible. La banque acceptera plus volontiers d'accorder un prêt moins élevé à un emprunteur plus âgé. Le risque de non remboursement est ainsi moins grand.
- À vous voir imposer une durée de prêt plus courte, ce qui est une garantie de remboursement pour le prêteur.
Une assurance emprunteur moins favorable
L'assurance emprunteur n'est pas imposée par la loi, mais par l'établissement prêteur. En effet, les banques considèrent cette assurance comme une garantie indispensable contre le risque de non remboursement du crédit.
Or cette assurance est souvent plus chère pour un emprunteur âgé de plus de 60 ans. En effet, sa santé étant jugée plus fragile, il sera considéré par l'assureur comme un profil "à risque".
L'examen du questionnaire médical soumis à l'emprunteur permet à l'assureur de juger de son état de santé. Depuis la loi Lemoine, en 2022, ce questionnaire de santé reste obligatoire pour les prêts supérieurs à 200.000 euros, pour un seul emprunteur, ou dans le cas où l'emprunteur aurait plus de 60 ans à la fin du remboursement du crédit.
Après avoir étudié les réponses apportées à ce questionnaire, l'assureur peut le refuser ou l'accepter, mais en imposant une surprime à l'emprunteur.
Les alternatives à l'assurance emprunteur
Pour ne pas être confronté à un refus d'assurance, ou pour éviter de payer une prime trop élevée, un emprunteur de plus de 60 ans dispose d'une autre solution. En effet, il peut profiter des dispositions prévues par la convention "S'Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé" (AERAS).
Signée en 2007, cette convention permet à des personnes souffrant de problèmes aggravés de santé d'accéder plus facilement à l'assurance emprunteur. Elle leur promet un véritable "droit à l'oubli", même si elles souffrent de maladies graves, dont la liste est d'ailleurs précisée.
Pour bénéficier des avantages liés à cette convention, il faut cependant :
- Que le prêt n'excède pas 420.000 euros.
- Que l'assuré n'ait pas plus de 71 ans à la fin du remboursement du prêt.
Si le client peut profiter des avantages de la Convention AERAS, l'assureur peut approuver son dossier, en lui proposant parfois d'accepter une garantie supplémentaire. Il peut s'agir :
- D'un prêt hypothécaire cautionné. Il s'agit d'une caution, pour couvrir les risques, de décès notamment. En cas de décès, la banque revend le bien hypothéqué pour régler le capital encore dû.
- D'un prêt viager hypothécaire, qui repose à peu près sur le même principe. Au décès de l'emprunteur, la banque vend le bien mis en garantie.
- D'un nantissement. Dans ce cas, l'emprunteur met en gage, au profit de la banque, un placement financier, comme une assurance-vie par exemple.