Héritiers : La dévolution légale de la succession

Au décès d’une personne, si celle-ci n’a pas pris de dispositions testamentaires (on parle alors de succession « ab intestat » = sans testament), ni effectué de donation, c’est la loi qui fixe l’ordre successoral en désignant les bénéficiaires de la succession. Nos explications complètes sur l’ordre des héritiers.

image de machine a ecrire écrit ordre des héritiers

En premier lieu, il convient de recenser les héritiers et leur situation vis-à-vis de la loi.

Tout s’articule autour de l’existence ou non de trois catégories de personnes :

Les degrés de parenté : Qui hérite et dans quel ordre ?

Ordre héritiers succession - degré de parenté
Ordres des héritiers dans la succession - © Cieleden

Les chiffres 1 à 6 représentent les degrés de parenté.

Exemple :
Le petit-neveu du défunt est son parent au 4ème degré : 3 degrés entre le petit-neveu et les parents du défunt (ancêtres communs) + 1 degré entre le défunt et ses parents.

Deux principes conditionnent la dévolution successorale : les parents les plus proches héritent en premier et excluent les parents éloignés.

La priorité est donc donnée aux héritiers en ligne directe descendante, c’est-à-dire les enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, etc. La nature du lien de filiation n’est pas prise en compte : tous les enfants héritent, qu’ils soient légitimes (issus de parents mariés), naturels (issus de parents non mariés) ou adoptifs.

Les enfants adultérins (c’est-à-dire ceux dont le père ou la mère était marié(e) avec une autre personne que la mère ou le père de l'enfant au moment de la conception), ont depuis la loi du 3 décembre 2001 exactement les mêmes droits successoraux que les autres enfants.

Les enfants sont donc prioritaires, mais il faut tenir compte du conjoint survivant. Les héritiers sont classés en quatre ordres différents, selon un principe « hiérarchique ». Il suffit qu’existe un héritier du premier ordre pour que tous les héritiers des trois autres ordres soient exclus de la succession.
Par exemple, si le défunt laisse un seul enfant, mais également son père ou sa mère, des frères et sœurs et des neveux et nièces, seul son enfant hérite.

La présence d’un conjoint survivant modifie les droits des autres héritiers. Dans tous les cas, il peut bénéficier désormais d’une part des biens en pleine propriété.

Sur le même sujet :

Héritiers : Existe-t-il un conjoint survivant ?

> Existence du conjoint

S’il y en a un, le conjoint hérite dans tous les cas de figure. L’étendue de ses droits dépend du statut des autres héritiers concourant à la succession.

Ses droits diffèrent que tous les enfants soient issus du couple, ou que l’un d’entre eux (ou plusieurs) est né d’une précédente union du défunt.

> Absence de conjoint survivant

En l’absence de conjoint, les parents (au sens large du terme) du défunt sont recensés et classés selon différents ordres et degrés.

Bon à savoir :
Les concubins, même pacsés, n’héritent pas l’un de l’autre.

Le défunt avait-il des enfants ?

> Il avait des enfants

Qu’ils soient légitimes (issus du mariage), naturels (y compris les enfants adultérins) ou adoptifs, les enfants héritent à parts égales de l’intégralité de la succession de chacun de leurs parents, sous réserve des droits du conjoint survivant.

À noter :
Les petits-enfants normalement n’héritent pas de leurs grands-parents. Mais dans le cas du prédécès de l’un des enfants, sa part d’héritage revient à ses propres enfants par le biais du mécanisme de la représentation.

> Il n’avait pas d’enfant

Dans ce cas, le conjoint survivant se voit attribuer la succession de son conjoint décédé seul ou en partage avec les parents de ce dernier si ceux-ci (ou l’un d’eux) sont - ou est - encore en vie.

Le défunt ne laisse ni conjoint ni enfant

La succession d’une personne non mariée et décédée sans descendance revient à ses ascendants et collatéraux.

Sont donc héritiers ses frères et sœurs (ou demi-frères et demi-sœurs) et ses parents.

Trois situations existent :

> Les parents du défunt sont morts tous les deux avant lui

Ses frères et sœurs se partageront l’intégralité de sa succession à parts égales.

> Ses deux parents sont encore en vie

Ils recevront chacun 1/4 de la succession, ses frères et sœurs se partageant l’autre moitié à parts égales.

> Un seul de ses parents est encore en vie

Il reçoit 1/4 de la succession ; les 3/4 restants sont partagés en parts égales entre ses frères et sœur.

Bon à savoir :
  • Dans le cas où l’un des frères et sœurs du défunt serait décédés avant lui, par le biais du mécanisme de la représentation, ses propres enfants hériteront de la part qui aurait dû lui revenir.
  • Le mécanisme de la représentation joue également de la même façon lorsqu’un des héritiers renonce à sa part de succession. Dans ce cas, ses enfants recueilleront cette part vacante du fait de la renonciation.

En conclusion, les choses peuvent se résumer par le tableau suivant :

Enfants laissés par le défuntDroits du conjoint sur la successionDroits des autres héritiers
Enfants issus du couple : 1 ou +A son choix, soit :
  • la totalité de l’usufruit

  • le 1/4 en pleine propriété
Selon le choix du conjoint
soit :
  • la nue-propriété en totalité

  • soit les 3/4 en pleine propriété
Un ou + enfants issus d’une autre union 1/4 en pleine propriétéEnfants : 3/4 en pleine propriété
Sans enfants ni petits-enfants1/2 en pleine propriété1/4 en pleine propriété pour chacun des parents
Sans enfants ni petits-enfants
> 1 seul parent en vie
3/4 en pleine propriété1/4 en pleine propriété pour le parent encore vivant
Sans enfants ni petits-enfants
> les 2 parents décédés
Totalité de la succession Frères et sœurs du défunt n’ont aucun droit
Défunt ne laisse que des collatéraux (oncles, tantes, cousins, cousines)Totalité de la succession Aucun droit pour la parenté collatérale

Le conjoint est héritier dans tous les cas de figure. En l’absence de conjoint, la succession sera dévolue en fonction du classement des héritiers par ordre et par degrés par rapport au défunt.

Défunt1er degré2è degré3è degré4è degré
Premier ordre*EnfantsPetits-enfantsArrière-petits-enfants
Deuxième ordre* (ascendants privilégiés)Père et mère
Deuxième ordre* (collatéraux privilégiés)Frères et sœursNeveux et niècesPetits-neveux et petites-nièces
Troisième ordre* (ascendants ordinaires)Grands-parentsArrière-grands-parents
Quatrième ordre* (collatéraux ordinaires)Oncles et tantesGrands-oncles et grands-tantesCousins germains

*Chaque ordre prime sur le précédent

Aussi, le calcul de la succession varie selon la situation légale des héritiers :

8 commentaires à Héritiers : La dévolution légale de la succession

  • Suite au décès de ma mère en juillet dernier, le notaire s’est aperçu que ma sœur n’avait pas signé la dévolution successorale après le décès de mon père survenu en novembre 1997. La question qui se pose est la suivante : Le fait de ne pas avoir signé une dévolution de succession lors du décès de l’un de vos parents, est-ce que cela est considéré comme une renonciation de vos droits successoraux lors du décès du second parent ?

  • Bonjour
    Ma cousine germaine célibataire sans enfants est décédée. Ses parents sont décédés depuis plusieurs années et elle n’avait ni frère ni sœur. Il ne lui reste de sa famille que des cousins germains dont certains sont hélas décédés : est que les enfants de ces cousins décédés deviennent héritiers ?
    Merci de votre réponse

  • en l’absence de descendant (enfant) ,d’ascendants (père mère),de collatéraux privilégiées (frère soeur),quel rang occupent les cousins-cousines germains d’autres mariages du père ou de la mère du defunt.

  • Une femme seule n’est pas mariée,n’a pas d’enfant,ses parents sont décédés,
    elle a 5 frères et sœurs ,a des neveux.
    Qui héritent de ses biens?Ses frères et sœurs ou ses neveux?
    Merci pour votre réponse.

    • Ce sont ses frères et sœurs qui héritent.

  • Un couple à 4 enfants.
    Le père fait 3 enfants avec une première femme. (marié et divorcé)
    Le père fait 1 enfant avec sa deuxième femme. (marié mais décédé)
    L’enfant de sa 2eme femme décède.
    Sa mère décède 5 mois plus tard.
    L’héritière de l’enfant de sa 2eme femme est sa mère ? Oui / Non
    Pas de testament car sa mère ne savait pas que sa fille était décédée.
    Dans ce cas quelle position ont les 3 autres (demi-frère ou demi-sœur) par rapport à un héritage, sachant qu’ il y a des frères et sœurs du coté de sa mère. Donc ses oncles et tantes et des cousins et cousines.
    Merci.

  • Bonjour
    Votre article est clair, mais j’ai besoin d’être conforté sur 2 situations particulières :
    Ma cousine germaine est décédée cette année. Elle était en EHPAD, et j’étais le seul parent à lui rendre visite. Je m’étais occupé aussi de ses parents jusqu’au dernier soupir.
    Cette cousine n’a ni enfant, ni conjoint et ses 2 parents sont décédés. Pour être précis, elle était schizophrène, et n’a pas laissé de document de succession.
    Le père de ma cousine était fils unique d’un premier mariage, et a eu un demi frère après le remariage de sa mère veuve.
    La mère de ma cousine, avait 2 frères et 1 sœur (ma mère) tous décédés. J’ai une sœur, 3 cousines et 2 cousins germains de ce côté. Il reste une tante par alliance qui était mariée avec un oncle.
    Question : Est ce que la tante par alliance fait partie de la succession ?
    Merci d’avance.

  • Merci d’être là au moins je puis poser ma question à laquelle je ne trouve pas la réponse.
    Très respectueusement.

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