Un testament pour organiser votre succession

Un testament est un acte écrit par le testateur lui permettant de déterminer à quel(s) bénéficiaire(s) ses biens seront attribués après son décès.

testament

Testament : une anticipation très recommandée

Au décès de successible, revient inéluctablement la question de l’héritage : qui sont les héritiers, à qui revient le patrimoine ?

Aucune loi n’oblige à anticiper la transmission de vos biens et à en donner une partie de votre vivant. Aucune obligation non plus d’organiser le sort de vos biens après votre décès. Les cas échéant, le code civil réglera le transfert de votre patrimoine.

Mais entre abandonner vos biens pour en faire immédiatement cadeau à vos proches et laisser le code civil prendre les choses en main pour décider ce que chacun reçoit, il existe une troisième solution : laisser des dispositions qui s’appliqueront après votre départ par le biais de la transmission légale (héritage succession).

En résumé, il existe différentes possibilités :

  • La transmission légale : quand aucune disposition n’a été prise par le défunt ;
  • La transmission volontaire : par le biais d’un testament, d’une donation ou encore par la souscription d’un contrat d’assurance-vie.

Le rôle du testament

Dès l’ouverture de la succession, le testament prend effet.

Le testament permet en effet d’exprimer les dernières volontés sans avoir à suivre une forme particulière.

Il ne nécessite aucun frais, l’intervention du notaire n’étant pas obligatoire dès lors qu’il est écrit, daté et signé de votre main (testament olographe).

De plus en plus, les Français ont cependant recours à un notaire par le biais d’un testament authentique, pour s’assurer de la bonne marche à suivre quant à la rédaction du document mais aussi pour s’informer des risques et possibilités qu’offre la réalisation d’un testament notarié. En effet, recourir à un notaire pour la rédaction d’un tel acte garantira au testateur une valeur juridique incontestable aux yeux de la loi que les héritiers ne seront en mesure de contester.

Il existe d’autres formes de testament :

À savoir :
  • Le testament n’est pas figé pour l’éternité. Pour modifier vos volontés, il suffit de rédiger un nouveau testament, en prenant soin de détruire le précédent afin d’éviter les futures contestations.
  • Autre avantage, vous n’êtes pas tenu d’informer les bénéficiaires des bonnes ou mauvaises surprises que vous leur réserviez. Ils les découvriront le moment venu.

Le testament permet également, sans toucher à la réserve des héritiers prioritaires, d’exprimer vos sentiments et dernières volontés en donnant un coup de pouce supplémentaire à l’un de vos proches, qu’il ait ou non la qualité d’héritier légal.

Et, surtout, vous pouvez protéger la personne qui partage votre vie en lui léguant la quotité disponible, cette part de votre patrimoine que la loi ne contrôle pas.

Néanmoins, certaines règles sont à respecter : on évitera, par exemple, lors de sa rédaction, d’employer des mentions farfelues ou attentatoires à la liberté d’autrui, qui seront déclarées inapplicables par les tribunaux.

Pas question non plus de faire de votre ami à quatre pattes le roi des chats ou le roi des chiens : en France, on ne peut pas léguer ses biens à des animaux.

Enfin, vous ne pouvez pas non plus léguer des biens à l’un de vos proches sous unique condition qu’il épouse telle personne ou ait tel comportement.

Testament : Des atouts multiples mais aussi des inconvénients

En France, on ne peut pas déshériter ses enfants. Même si votre testament exclut l’un d’entre eux, il recevra quand même sa part réservée dans votre patrimoine. L’héritage d’un enfant ne dépend en effet pas de votre volonté. Mais vous pouvez, en revanche, décider que vos enfants n’auront rien sur la quotité disponible ou qu’elle sera recueillie par un seul d’entre eux.

Aussi, avant de rédiger votre testament, mieux vaut connaître par avance ce qui dépend vraiment de vous.

La première question est celle de savoir quel objectif vous visez avec la rédaction de ce testament.

Ce dernier présente bien des avantages, notamment:

  • Votre patrimoine n’est pas amputé de votre vivant. Si vous changez d’avis, un nouveau testament rendra caduc le précédent ;
  • Vous n’êtes pas tenu d’en informer les bénéficiaires ni les exclurent.

Parmi les inconvénients du testament en revanche, on peut noter que s’il est entaché d’un vice de forme, il risque d’être contesté voire annulé par le juge. Rangé sans précaution, il risque d’être perdu ou volé. Des inconvénients surmontables au moyen de quelques précautions.

Sur le plan patrimonial, à quoi sert le testament ?

Vous pouvez, sans modifier en valeur la part de vos héritiers légaux, attribuer de façon préférentielle tel bien à tel héritier.

Exemple :
Fabien, divorcé, père de deux enfants Marie et Ludivine, possède une entreprise florissante et quelques biens immobiliers. Sa fille cadette n’a aucune affinité avec le monde de l’entreprise. Fabien peut donc, dans son testament, décider de l’attribution préférentielle de l’entreprise à Marie. Ludivine ne sera pas lésée puisqu’elle recevra sa part réservée en puisant dans les autres biens que laisse son père.
  • Le testament vous permet également de disposer à votre gré de la quotité disponible, en l’attribuant en tout ou partie à l’un des héritiers, à votre conjoint, concubin, partenaire de Pacs ou en consentant un legs à un parent éloigné, à un ami (e), à une œuvre d’utilité publique, etc.
  • Il est aussi possible d’utiliser le testament pour exprimer des volontés moins patrimoniales. Vous pouvez par exemple y indiquer les modalités de vos funérailles (lieu, cérémonie religieuse ou non, présence souhaitée ou exclue de certaines personnes).
  • On peut aussi utiliser ce document pour y désigner le tuteur d’un enfant mineur.
  • Le testament peut comprendre la désignation d’un exécuteur testamentaire, une personne de confiance qui veillera à la bonne exécution de vos dernières volontés.
  • Enfin, dans un contexte familier particulier (famille recomposée, enfants issus d’une autre union), le testament peut permettre de mieux affiner les droits successoraux du conjoint qui vous survivra. Vous pouvez décider de lui attribuer uniquement des droits en usufruit, de sorte que vos biens ne «profitent » pas aux enfants qu’il a pu avoir d’une autre union. Cependant, une fois la succession ouverte, le conjoint survivant peut renoncer à la libéralité que vous lui accordez par testament et réclamer uniquement l’attribution de ses droits légaux, sous forme d’un quart en pleine propriété.

10 commentaires à Un testament pour organiser votre succession

  • Bonjour,
    Est-il obligatoire d’avoir recours à un notaire pour rédiger un testament ?
    Merci par avance.

    • Non, cela n’est pas obligatoire. Mais il existe cependant trois raisons essentielles à demander conseil au notaire lors de la rédaction du testament :
      > Pour s’assurer que les décisions que l’on veut prendre pour sa succession entrent bien dans le cadre de la loi.
      > Pour que la rédaction de document ne comporte pas d’erreur.
      > Pour étudier si d’autres outils juridiques (donations, pacte successoral, régime matrimonial) seraient mieux adaptés à votre situation.

      Les honoraires que vous facturera le professionnel sont libres et dépendent de la complexité du dossier. N’hésitez pas à en demander au préalable le coût !
      Cdt

  • Bonjour,
    Mon fils veut me rendre le don manuel -somme d’argent- que je lui ai fait ?
    Peux t-il le faire et comment ?

  • Mes parents sont divorcés depuis de nombreuses années et mon grand-père paternel est décédé en 2020. J’ai demandé au notaire une copie du testament de mon grand-père. Il me répond qu’il ne contient aucune disposition me concernant et que je dois m’adresser à mon père pour en savoir plus. Mon père refuse de me répondre. Quels sont mes droits pour prendre connaissance de ce testament ?

    • Le refus de votre notaire à votre demande de présentation du testament est parfaitement légitime. En effet, dès lors que vous n’apparaissez pas dans ce document, vous ne disposez d’aucun droit pour y avoir accès.

  • Il y une limite qui n’est pas énoncée dans votre article certes plutôt très bien écrit.

    L’impact du régime du contrat de mariage. En cas de biens séparés et acquis avant le mariage, le conjoint survivant ne peut pas prétendre au 1/4 de la propriété des biens meubles et immeubles (dans le cas même des « biens non familiaux » de la famille du défunt) et même si le conjoint survivant renonce à la libéralité de l’usufruit par testament.

    A titre de précision ? Je pense que non.
    Cdt

  • Bonjour, j’ai des dettes importantes suite à une décision d’un tribunal. Je ne souhaite pas que mes enfants héritent de ces dettes à ma mort. Que dois-je inscrire sur mon testament ?

    • Bonjour, pour ne pas que vos enfants se retrouvent avec vos dettes, ils suffit qu’ils refusent la succession. Bien cdt.

  • L’épouse de l’oncle et parrain de mon mari ne veut pas que dans sa famille Frere, neveux et nièces soit héritiers de tout ses biens après décès.
    Et notamment ne veut pas que sa maison soit vendues après son décès .
    Que doit elle faire?…
    En attente de votre réponse
    Cordialement

  • Merci ça m’a beaucoup aidé !

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