Les nouveaux outils de gestion de votre contrat d’assurance-vie

La baisse des rendements des fonds en euros va inciter les épargnants, longtemps réticents, à se tourner davantage vers les contrats d’assurance vie multisupports.

Pour les y aider, de nouveaux acteurs en ligne révolutionnent la gestion classique des contrats d’assurance vie en faisant place aux technologies modernes.

Quand les robots viennent à l'aide des épargnants

« Robot-avisos », « Finetech », peut-être avez-vous déjà rencontré ces termes sans savoir ce qu'ils désignent ? En voici la définition simplifiée.

  • Un robot-advisor (ou « robot-conseiller » dans la langue de Molière), est une sorte de conseiller en gestion du patrimoine robotisé et totalement automatisé garantissant la gestion du portefeuille client, moyennant qu’une très faible participation humaine. Établi à partir de plusieurs algorithmes ainsi que sur l'étude du « big data », le robot-conseiller expose et dispense des conseils globaux sur les achats et ventes qu’ils seraient judicieux d’effectuer. Bien sûr, il appartient à l’épargnant de réaliser ou non ses opérations.
  • La Fintech (terminologie associant Finance et Technology), correspond au secteur d'activité dans lequel les entreprises se servent des technologies de l'information et de la communication (les fameuses « TIC ») pour délivrer des services financiers plus efficacement et moins onéreusement.

Depuis quelques mois, ces termes sont en effet apparus dans le monde de l'assurance vie. Ils désignent les techniques proposées par de nouveaux acteurs de l'assurance vie sur Internet, qui veulent moderniser la gestion des contrats par l'introduction des technologies de l'ère digitale, basées sur l'analyse des métadonnées.

À lire sur le même sujet : Comparatif des robo-advisors 

Du conseil automatisé plus accessible et à un coût raisonnable

Cette introduction de la technologie permet d'abaisser le coût de la gestion de patrimoine et donc de la rendre accessible à un public disposant de moins d'épargne.

Le principe des robots-advisors repose sur la rupture des modèles de gestion traditionnels.

Dépassant désormais les simples outils informatiques permettant en quelques clics d'optimiser une allocation d'actifs conforme à la fois à l'objectif de gains et au niveau d'acceptation de risques de l'investisseur, ces techniques tiennent compte des grandes théories analysant les statistiques et le marché.

Les nouveaux acteurs arrivés sur le marché il y a quelques années, sont venus bousculer les habitudes en proposant des offres très diversifiées qui associent outils automatisés et conseil résultant d'une analyse humaine.

Des opérateurs encore peu nombreux

Crédit © 123RF
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Inspirés des « robots-advisors » nés aux États-Unis au début des années 2000, les entreprises françaises agrées par les autorités de contrôle sur ce secteur sont encore peu nombreuses en 2016.

Citons les principales, notamment Advize, la première lancée en 2012, Yomoni, FundShop, Marie Quantier et Wesave.

Ces nouveaux modèles, centrés sur les besoins et usages des clients plutôt que sur les produits d'investissement, permettent, grâce à la technologie, d'offrir aux épargnants une qualité de service à moindre frais.

Ces services étant auparavant disponibles uniquement auprès des sociétés de gestion de fortune traditionnelles, n'étaient bien évidemment pas accessibles à tout le monde.

Leurs propositions apportent un service à forte valeur ajoutée et permettent un accompagnement de l'utilisateur lors de ses investissements et leur suivi.

Le robot-advisor accompagne en effet le client dans ses choix d’unités de compte et l’alerte en cas de mouvement de marchés.

Souscription du contrat, détermination de l'allocation et suivi du portefeuille, tout est en théorie adaptable au mode 2.0 !

Bref, automatiser la gestion de patrimoine pour la démocratiser est en route.

Des plates-formes qui se différencient selon plusieurs critères

Par leur statut :
Yomoni a le statut de société de gestion.  Les 4 autres robots-advisors disposant de celui de « conseillers en investissements délégués ».

Par le type de gestion :
Gestion conseillée (pour Funshop, Marie Quantier et Advize) et gestion déléguée (pour Wesave et Yomoni).

Radicalement différente, la gestion conseillée et la gestion déléguée s'opposent principalement par l'existence ou non d'une faculté de décision laissée à l'investisseur.

En gestion déléguée, vous êtes complètement pris en charge dans le cadre d'un des 10 profils d'investisseur définissant une allocation d'actifs correspondante et arbitrée ensuite dans le cadre d'un mandat.

En gestion conseillée, au contraire, la plate-forme vous recommande une allocation d'actifs de vos investissements.

Par leur accessibilité :
Elle-même fonction du niveau d'investissement et des tarifs proposés (pas de frais d'entrée – pas de frais d'arbitrage ni de frais de sortie). Les frais de gestion sont variables d'une plate-forme à l'autre (exemple : 1,30 % l'an pour WeSave, mais avec des frais réduits sur les ETF ou trackers (fonds indiciels peu chargés : environ 0,20% de frais). Une moyenne de frais de gestion de 0,8 % des sommes gérées.

Marie Quantier ajoute des commissions de surperformance et des frais trimestriels (selon le forfait retenu).

En général, toutes sont accessibles à partir de 1000 €, sauf WeSave, plus haut de gamme, qui mise sur un accompagnement humain plus important et impose un versement minimum de 10000 €.

Par la variété des supports d'investissement proposés :
ETF en nombre : 80 à 90 sur Yomoni et WeSave ; 36 sur Marie Quantier, avec 28 fonds ; plus classique Advize qui travaille avec Morningstar, société d'analyse, propose des fonds classiques et quelques ETF et une SCPI et 2 OPCI.

Par les outils et services offerts :
Des interfaces modernes, simples, didactiques et riches en fonctionnalités à tester avant de s'engager ;

Une souscription très facilitée ; des outils de simulation en ligne, un accès au suivi de votre contrat et de vos investissements, etc.

Par le profil des publics visés :

  • plus haut de gamme pour WeSave ;
  • les initiés à la Bourse sur Marie Quantier avec une large palette d'outils ;
  • Yomoni s'adresse plus particulièrement aux épargnants pressés ;
  • 5 portefeuilles modèles adaptables pour les particuliers qui ne veulent pas tout déléguer pour Advize ;
  • Funshop, lui, présente la particularité de ne pas vendre de produits, mais propose d'aider à gérer les contrats détenus.

La promesse d'un conseil financier personnalisé et cohérent ?

Dans la plupart des cas, sans doute, mais à condition de bien choisir le robot-advisor et de poser les bonnes questions avant de choisir.

L'opérateur auquel je m'adresse est-il agréé par l'ACPR et/ou l'AMF ?

L'agrément délivré par l'Autorité de contrôle prudentiel (ACPR) et de résolution et par l'autorité des marchés financiers (AMF) est en principe gage de sérieux.

Mais d'autres précautions sont à prendre et certaines questions doivent être posées :

  • Les tarifs sont-ils compétitifs ?
  • Le service est-il adapté à mon profil ?
  • Prêt à m'impliquer dans la gestion de mon contrat ou non ?
  • Mes connaissances sont-elles suffisantes ?
  • Est-ce que le robot investit dans des fonds performants ?

À terme, un robot-advisor ne vous promettra jamais de gagner 20% par an. Croire ceux qui le feraient serait dangereux pour vous.

Ce sont des performances raisonnables qu'on vous propose d'aller chercher et qui sont accessibles avec un minimum de risques (selon les profils et options retenus). S'intéresser à l'historique est néanmoins une sage précaution.

Le robot-advisor est-il indépendant et qui le dirige ?

Yomoni compte Crédit Mutuel Arkea parmi ses actionnaires. Pour certains c'est un risque de conflit d'intérêt par la prescription de produits « maison » pas forcément les plus performants; pour d'autres c'est l'assurance de bénéficier du conseil de gestionnaires expérimentés. À vous de voir.

Bien entendu, l'expérience des dirigeants en matière financière est également à prendre en considération.

Conclusion :

Beaucoup considèrent les robots-avisos comme une solution idéale pour les investisseurs sans actifs importants et qui sont parfois mis de côté par les conseillers traditionnels.

D'autres, notamment les conseils en gestion de patrimoine indépendants, y voient l'annonce d'une ubérisation du conseil en gestion de patrimoine.

Qui a raison ? Il est encore un peu tôt pour le dire. Laissons à ces plates-formes le temps de faire la preuve de leur efficacité et de leur indépendance vis-à-vis des acteurs du marché que sont les assureurs et les gestionnaires de fonds.