Minimiser ses droits de succession tout en gratifiant une association est possible grâce au mécanisme du don sur succession.
Don sur succession : les règles à connaitre pour gratifier une association
Le don sur succession permet aux héritiers de donner un bien ou une somme à une association, à une fondation, à l'État ou à un établissement public. La valeur du don vient en diminution de l'actif net soumis à impôt.
Trois conditions à remplir
Pour bénéficier de cette forme atypique d'abattement, trois conditions doivent être réunies :
- la donation doit porter sur un bien en pleine propriété et être définitive ;
- elle doit être effectuée dans l'année qui suit le décès ;
- la déclaration de succession doit comprendre les pièces justificatives de cette libéralité.
Cet avantage fiscal est d'autant plus attractif quand les héritiers sont des neveux ou nièces, ou des proches sans lien de parenté, en raison du taux d'imposition élevé auquel ils sont soumis. Pour des raisons de preuve évidente, l'acte notarié est indispensable.
L'acte sous seing privé est, quant à lui, à proscrire : le donateur pourrait invoquer la nullité et obtenir le remboursement de la somme donnée tout en bénéficiant de l'avantage fiscal.
Un an pour agir
Il faut agir dès l'ouverture de la succession, compte tenu du délai requis pour faire la donation et bénéficier de l'abattement. Pourtant, le règlement d'une succession dans le délai légal d'un an est parfois difficile à réaliser, notamment en cas de mésentente entre les héritiers ou de biens à vendre.
Il faut en outre tenir compte des délais nécessaires à la recherche des héritiers ou à l'interprétation des dispositions testamentaires avant que l'association puisse accepter la donation.
Gare aux héritiers réservataires
En l'absence d'héritiers réservataires, la donation ne saurait être remise en cause.
Dans le cas contraire, cela peut être différent. L'appréciation de l'atteinte à la réserve peut alors être difficile à déterminer.
Lorsque l'héritier lourdement taxé et généreux a des enfants, la donation peut être soumise à une action en réduction obligeant l'association à rembourser une partie des sommes données.