Opter pour la sortie de son contrat d’assurance vie en rente nécessite une mûre réflexion car les conséquences sont irréversibles. C’est pourquoi il est préférable de choisir un assureur permettant d’opter pour la rente en fin de contrat plutôt qu’au début, comme l’imposent certains contrats du marché.
Les sorties en assurance-vie : le versement de la rente
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La rente : un choix définitif qui aliène le capital au profit de l'assureur
Le choix de l'assuré est irrémédiable (de rares contrats permettent cependant d'interrompre le versement de la rente et de récupérer la partie du capital restant) . La rente lui sera servie au terme du contrat s'il est toujours en vie (lire aussi : convertir son assurance vie en rente).
Le versement périodique en est fixé par les conditions du contrat, souvent trimestriellement (imposé ou optionnel).
Les différentes formes de la sortie en rente
Il existe plusieurs types de sortie en rente.
Du choix exprimé, dépendra le devenir de la rente au décès du crédit rentier.
La sortie en rente simple
L’assuré renonce à son capital qui est « aliéné » définitivement au profit de l'assureur ; à charge pour celui-ci de verser à son assuré une rente sa vie durant. Au décès du crédit-rentier, la rente s'éteindra d'office.
La sortie en rente réversible
Dans ce cas, au décès du crédit-rentier, la rente sera versée à la personne désignée au contrat (généralement le conjoint) qui la percevra à hauteur d'un pourcentage défini par avance en fonction des âges respectifs des deux crédit-entiers successifs. Elle continuera à être versée jusqu'au décès du second bénéficiaire.
La rente à annuités garanties
Son principe est destiné à assurer, quoi qu’il arrive, le versement d’une rente sur une durée librement choisie à la liquidation de la rente et prévoyant un nombre d'annuités déterminé. C'est la formule idéale en cas de nécessité d' assurer à ses proches un revenu régulier pendant une période déterminée (par exemple études d'un enfant ou atteinte par une épouse plus jeune de l'âge minimum pour obtenir la pension de réversion).
Au-delà de cette durée, si le crédit-rentier est toujours en vie, il continuera à percevoir la rente.
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La sortie mixte
Seule une partie du capital est convertie en rente (qui peut être assortie des options réversibilité, annuités garantie). Le reste du capital demeure sur le contrat et continue à être revalorisé au profit de l'assuré qui pourra en disposer à sa guise et le transmettre au bénéficiaire à son décès en franchise de droit de succession.
La rente « dépendance »
Contre la diminution très sensible de son montant initial, la rente peut être aménagée de façon à être majorée dès lors où le crédit-rentier sera en totale perte d'autonomie et nécessitera une prise en charge coûteuse. Cette option présente l'inconvénient d'une minoration très importante de la rente à l'entrée en jouissance.
Le calcul du montant de la rente
Le montant de la rente dépend principalement de deux facteurs :
- l'importance du capital constitué sur le contrat ;
- l'âge atteint par l'assuré au moment de la transformation du capital en rente ;
Le taux de conversion est déterminé à partir des tables de mortalité de l'INSEE et par rapport de l'espérance de vie moyenne des individus. Il variera en fonction de l'âge du crédit-rentier au moment de la mise en place du paiement de la rente.
En théorie, plus vous êtes jeune et plus votre espérance de vie est longue, et par conséquent, plus ce taux sera faible et donc moins votre rente sera élevée.
Ainsi, par exemple :
- à 65 ans, le taux de conversion est de 3,699 %;
- alors qu'à 60 ans, il s'élève seulement à 3,168 %.
Ce qui, pour un capital au terme de 100 000 € fera varier la rente annuelle de 3 699 € à 65 ans à 3 168 € à 60 ans.
Choisir l'option rente, c'est donc prendre un pari sur la durée de sa vie. Vivre la durée moyenne correspondant à son âge et à son sexe consommera l'intégralité du capital épargné. Vivre plus longtemps procurera un gain, alors que décéder plus tôt occasionnera une perte d'une partie du capital.
A noter que la différence de traitement qui existait entre les hommes et les femmes, en raison d'une espérance de vie plus élevée pour celles-ci, a été abolie depuis le 21 décembre 2012. Hommes et Femmes sont désormais égaux devant le taux de conversion et seuls les contrats souscrits avant cette date peuvent comporter des différences.
Les clauses des contrats varient :
- certains prévoient de retenir la table en vigueur au moment de la souscription du contrat ;
- d'autres stipulent que sera retenue la table de mortalité en vigueur lors de la demande de conversion en rente.
La revalorisation de la rente
Les rentes viagères versées sont revalorisées chaque année en fonction des résultats financiers de l'assureur.
Le principe en est le même que pour la revalorisation du capital en cours de contrat. Les bénéfices enregistrés par l'assureur avec les capitaux aliénés et placés, seront répartis et convertis sous forme d'augmentation de la rente.
La revalorisation étant fonction des bénéfices enregistrés, elle différera d'un assureur à l'autre et d'une année sur l'autre.
→ Explication : l'assureur propose à l'assuré d'opter pour un taux technique pouvant aller en général jusqu'à 2 %. Le taux technique faisant évoluer le taux de transformation de la rente, la majoration a un effet immédiat sur le montant de la rente. Plus le taux technique est élevé et plus la rente versée au départ sera conséquente. Mais, a contrario, sa revalorisation annuelle sera amoindrie puisqu'une partie des bénéfices réalisés par l'assureur aura déjà été attribuée par anticipation dans la rente elle-même.
A l'inverse, si le taux technique retenu est faible, la rente sera moins forte au début mais augmentera plus fortement chaque année.
Illustration par un exemple pratique :
Monsieur X., 65 ans, au terme de son contrat, dispose d'un capital de 100000 €.
Selon les tables de mortalité actuelles, ce capital lui permet d'opter pour une rente d'un montant de 1ère année de :
Age du crédit-rentier | Rente au Taux technique 0 % | Rente au Taux technique 2 % |
---|---|---|
65 ans | 3699 | 4998 |
Bénéfice moyen annuel | Revalorisation annuelle | Revalorisation annuelle |
3 % | 3 % - 0 % = 3 % | 3 % - 2 % = 1 % |
Dans notre exemple, à la 16ème année de versement (le crédit-rentier aura alors 80 ans), les résultats s'inverseront et la rente calculée au taux technique de 0 % deviendra plus importante que celle bénéficiant du taux technique de 2 % => la différence continuant à se creuser chaque année.
Âge du crédit-rentier | Rente Taux technique 0 % | Rente Taux technique 2 % |
---|---|---|
80 ans (16ème année) | 5763 € | 5728 € |
85 ans (21ème année) | 6618 € | 6014 € |
Conclusion : si vous pensez avoir une espérance de vie supérieure à la moyenne, n'optez pas pour un taux technique. Sans taux technique, vos revenus seront davantage revalorisés sur la durée. Là encore, ce choix est une loterie..
La fiscalité de la rente
Le capital au terme étant aliéné au profit de l'assureur, il n'est pas fiscalisé (cf. Imposition de la rente viagère).
La rente versée au crédit-rentier va être imposée à l'impôt sur le revenu
Elle ne le sera toutefois que sur une partie seulement de son montant qui s'ajoutera aux autres revenus.
Le montant taxable est déterminé en fonction de l'âge du crédit-rentier au moment de l'entrée en jouissance, selon ce principe :
Âge du crédit-rentier au 1 er versement | Fraction de rente imposable |
---|---|
Moins de 50 ans | 70 % |
De 50 à 59 ans | 50 % |
De 60 à 69 ans | 40 % |
70 ans ou plus | 30 % |
→ Lorsque la rente viagère est réversible sur la tête du conjoint, l'âge à retenir pour déterminer le % imposable de la rente est celui du plus âgé des deux époux au moment du 1er versement.
→ Attention, si la rente est réversible sur la tête d'un tiers autre que le conjoint survivant, l'âge retenu pour le calcul sera celui du seul bénéficiaire de la réversion au moment de celle-ci.
La rente viagère est également soumise aux prélèvements sociaux
Comme tous les revenus du patrimoine, les arrérages de la rente sont soumis aux prélèvements sociaux, au taux global de 17,20 %, dans la limite de la fraction imposable à l'impôt sur le revenu (soit de 30 à 70%). À noter qu'une fraction de la CSG (taux de 5,1 %) est déductible des revenus.
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